lundi 14 novembre 2016

JOUER avec son kayak


Jouer avec son kayak
En kayak de mer, les jeux peuvent être articulés autour d’exercices de sécurité et d’aisance. Il est important de les connaître et de les répéter régulièrement. Et cela tourne en général à la rigolade.
C’est bon pour le partage du plaisir et la vie de groupe !
Le kayak de mer classique se prête moins facilement aux jeux et à tout ce qui sort du cadre de la rando. D’autres bateaux plus faciles sont disponibles dans les clubs.
Pratiquer les jeux en piscine est également une très bonne chose.
Les jeux seront aussi tournés vers la glisse voire vers le vol.. le rêve d’Icare.

Les acrobaties de découverte.
Voici un petit jeu qui peut être proposé à tout public valide, motivé et qui sait nager. Cela peut être fait près du rivage avec un peu d’eau ou au large.
Une formation de kayaks en radeau pourra être maintenue par un cordage passé dans les poignées. L’encadrant aura ainsi plus de contrôle sur l’ensemble flottant. Il le retiendra près du bord avec sa ligne de vie ou longe de gilet, ou pourra le maintenir face au vent.
Chaque kayakiste commencera par se mettre debout puis se déplacera sur les genoux avec précaution sur son bateau et celui des autres.
Cela peut être refait en restant debout jusqu’au bout du radeau, puis un plongeon à plat (en eau profonde et préalablement sondée) permettra de tester la flottabilité du gilet d’aide à la sécurité et de ressentir « l’apesanteur aquatique ».
La remontée sur le bateau se fera grâce aux techniques vues au chapitre sécurité.
Très riches en informations émotionnelles et kinesthésiques, ces situations permettent de façon ludique de dédramatiser et de prendre la vie du bon côté. Très marrantes, elles sortent un peu de l’ordinaire du kayak comme outil de déplacement.
En fait, il n’est pas prévu pour ça et toutes les fantaisies ne sont donc pas autorisées car les bateaux fibres ne peuvent pas toujours supporter n’importe où le poids d’un pagayeur et risquent de casser par effet de poinçonnage sur de petits appuis centrés sur une faible surface, comme les genoux. Par ailleurs, les bateaux en polyéthylène type « sit on top » peuvent faire mal aux genoux posés sur les différentes moulures et empreintes de la coque.

La glisse
Environnement : Une plage, du soleil, un congé, pas ou plus de devoir, l’envie de jouer avec les petites vagues et un compagnon de partage
Mise en place : A deux personnes, une dans le bateau, l’autre à coté et en arrière du kayak dans l’eau jusqu'à la ceinture. Celui qui est dans l’eau pousse le kayak vers la plage avec la vague quant elle arrive. Attention à respecter le réglementation des zones de baignade et faire preuve de bon sens !
Variable : Apprendre à élancer le kayak pour que l’action soit synchronisée avec le vague pour profiter de la vitesse apportée par la vague
Variable : Le pousseur saute à plat vente sur la partie arrière du bateau pour se faire entraîner lui aussi.
Variable : Une chanson des Stones dans la tête comme « Paint it Black » et hop le pousseur est à genoux sur le pont arrière du kayak
Variable : Une chanson des Beach boys et Hop,  sur les pieds !
Conseil : Un Leach et un casque sont conseillés.
Remarque : Dans le cas où ces jeux se font avec des bateaux de rivière, pensez à vérifier que les réserves d’air des kayaks sont gonflées au maximum pour favoriser la flottabilité après un dessalage (reversement).
Remarque : Les kayaks de rivière n’ont pas de carres, ni de quille, ni d’ailerons d’anti-dérive et peuvent glisser comme des luges. C’est à dire qu’ils descendent la vague puis finissent leur course en tête à queue. La glisse est aléatoire, le pagayeur a très peu de contrôle sur la direction. Il est indispensable de passer par cette expérience pour faire le premier pas vers la glisse. Mais pour ce qui est de faire de la glisse avec contrôle, il faut au moins des ailerons donc un wave ski ou certains kayaks de rodéo.

Le saut de vague
Environnement : Souvent les premiers jeux consistent à s'élancer avec vigueur face aux vagues afin de sauter et tendre à s'envoler mais réussir demande un petit savoir-faire avant de pouvoir dire qu’on fait du bateau pour voler !
Mise en place : Si prendre les vagues de face et à pleine vitesse est évident à comprendre, il faut aussi faire une « giclée » au sommet de celle-ci. Pour cela il suffit de placer le dernier coup de pagaie au sommet de la vague et le finir le plus tard possible en associant une bascule arrière. Attention à l'atterrissage, ça tasse le dos. Les grands joueurs peuvent mettre une mousse de plus sous leurs fesses et les vieux ne pas abuser et passer sans regrets à autre chose après le temps du « No Limit » …
Variable : Si la réception à tendance à tasser le dos, c’est parce que le kayak amerrit à plat derrière la vague. Pour diminuer ceci et atténuer le choc de la chute sur la surface de l’eau il serait préférable que la pointe avant touche l’eau en premier pour cela il faudra engager le poids du corps sur l’avant le plus tôt possible dans le vol. De plus, la réception sur l’arrière risque d’être très déséquilibrante. Une réception sur la pointe avant devrait donc être plus intéressante et plus adaptée à des conditions normales de jeu. Les pieds peuvent aussi vous aider. Appuyez dessus permettra mieux répartir l’assiette sur l’avant du kayak.

Les bousculades dans les rouleaux.
Environnement : Si tout le kayak est un jeu, les arrivées de plages le deviennent plus particulièrement. Si le kayak de mer surfe assez bien la houle, il n'est pas particulièrement adapté quand il est placé aux environs de l’épaule d’un rouleau (du creux) car il est souvent trop long et enfourne, voire se plante de l’avant dans le fond. Il faudra conduire dans les vagues avec un bateau court et si possible muni d’ailerons
Mise en place : Le mieux c'est de tomber dans le bas de l'épaule pour glisser un peu et faire un dérapage avant le bas de la vague avec un freinage ou un une rétro-propulsion. Répéter cette situation à plus soif est bien surtout quant on ne voit la mer que de temps en temps. Quant on est près d’elle et que l’on taquine la vague comme la « morguâte » (petit nom donné aux poulpes par certains pêcheurs), on veut faire corps avec elle.

Naviguer avec le vent et une voile.

En radeau, un kayakiste sur deux tient le bateau de ses voisins et ceux qui on les mains libres tiennent un sac poubelle et 50 l à bouts de bras. Pour gérer la dérive et la direction un « expert » sera relié au radeau en se tenant au vent.
Évidemment cette propulsion fonctionne en vent arrière.

Conduire dans les rochers ou faire du « rase-cailloux »
Environnement : Si slalomer entre les rochers peut rompre une certaine monotonie, en rando quand on est chargé comme une mule il ne faudra pas être trop joueur car le manque de manœuvrabilité risque de créer des ratés qui font de belles voies d'eau.
Le type de kayak utilisé est de la plus haute importance. Naviguer sur ce type de site est vraiment plus aisé avec des bateaux moins directeurs que ceux que l’on connait.
Les exigences sont stabilité, rapidité, et manœuvrabilité. Donc des kayaks de descente avec du giron, plus stables et moins hauts pour éviter la prise au vent font l’affaire.
Si vous êtes les heureux utilisateurs de bateaux de slalom des années 1960-70 comme l’Olympia ou la Barquette » (1minute de silence pour le souvenir !), quillés et étravés, ils seront même plus adaptés.
 Le long des côtes sauvages de nombreux rochers plus ou moins gros forment des parcours slalomés très ludiques et très esthétiques. Le paysage déroute même les habitués, un peu comme un cours d'eau avec une rive. La randonnée sous les côtes sauvages offre un nouvel horizon et des nouvelles rencontres. A marée basse, on partage cet espace d’algues étagées avec les oiseaux qui tirent entre les coquillages des vers ou des étoiles de mer alors qu’à marée haute, le même parcours offrira d'autres plaisirs. Les falaises à l'aplomb et nues attestent de la rudesse du lieu. Les grottes, les tunnels naturels sont les témoins d'un passé lointain. L'isolement et l’inaccessibilité par voie terrestre donnent à ces sorties un caractère intimiste, unique et insoupçonné. Les cotes sauvages sont les faces terrestres les plus exposées et la mer y est rarement calme, ce qui demande des connaissances et une bonne lecture du milieu pour y naviguer. Ces parcours, improvisés pour certains, sont des espaces de jeux incontournables pour les autres. Mais par mer calme, l’exercice ne demande qu’une certaine aptitude à diriger son bateau, et les rochers et les méandres appelleront les kayakistes à aller voir plus loin derrière.

Passer entre un rocher et la rive.
Environnement : Il faut déjà commencer par observer quelques temps la passe pour savoir si c'est une bonne idée de s’y engager. En effet sous l'influence des séries de vagues, parfois c'est plus calme qu'à l'instant d'après. Cela permet de choisir si l'on veut passer à l'économie ou en plein dedans…
L’observation pour trouver des informations est la clé pour l’engagement. Il faudra attendre suffisamment loin de l'entrée pour ne pas être pris par une vague et si possible face à la mer comme cela on pourra se sauver si besoin. L'approche peut être faite en marche arrière. Pour passer le ressac, il faudra apprendre à lire la passe et poser les bonnes questions :
·         Où sont les obstacles ?
·         Où est la zone de sortie ?
·         Où sont les abris ?
·         Comment est la trajectoire ?
·         Quand sont les moments pour passer, où y a t’il le plus de risques ?
·         Est-ce que je suis capable de passer ?
·         Est-ce les autres sont capables de m'aider si ça va mal ? Est-ce que je risque de les mettre en danger ?
Mise en place :
Le passage de premier degré
Un passage de premier degré est une passe dont l'entrée placée dans l'axe de la sortie est traversée par de petites vagues. Il faudra commencer par passer des vagues vraiment petites pour sentir les effets sur la navigation. Il sera facile de remarquer que la vitesse varie malgré nous, que l'équilibre et les appuis sont variés et que la trajectoire est aléatoire.
Le passage de deuxième degré droit
Un passage de deuxième degré aura l'entrée et la sortie dans l'axe mais les vagues seront plus hautes. Au fur et mesure des expériences, prendre un peu plus de risque va attirer les plus joueurs. Au début, il faudra gérer la passe en refusant les surfs donc plutôt en se plaçant au sommet des vagues défragmentées, voire en arrière de celles-ci, mais il faudra pagayer fort pour les suivre car ça colle beaucoup. Avec de l'expérience on pourra démarrer comme si on voulait surfer puis au moment de l'accrochage du surf, il faudra le refuser un instant pour remonter sur la crête. Ensuite avec les retours de vagues, le bateau colle et les relances s'imposent. Il faudra plusieurs bonnes avancées pour progresser un peu et sortir de tout ça en surf avec le rebond de l'onde devant la vague.
Le passage de deuxième degré courbé
Ici l’entrée n'est pas parfaitement dans l'axe de la sortie alors il faudra anticiper. Il suffira de décaler son kayak à l'entrée de façon à aligner la trajectoire vers la sortie.
Variable : Avec quelques temps de pratique, on pourra franchir des passes plus circulaires. Dans ce cas il faudra entrer plutôt à l'extérieur du virage, faire un pivot pour être dans l'axe de la sortie sur la réflexion de vague, et relancer pour sortir. Le pivot peut-être fait avec une circulaire puis une rétro-circulaire. Si on a assez de vitesse, on peut contre gîter en faisant une traction arrière et un débordé puis une relance et là ça devrait passer à la glisse.
(photos)
Le passage de troisième degré droit
Environnement : A force de voir des passes, on aura remarqué que dans certains passages les vagues défragmentées se transforment en rouleaux fermés.
Mise en place : Si ça passe, c'est avec le dos de la vague et il faut avoir l'avant du bateau sur la réflexion des rouleaux. (Dessin)
Variable : Si l'on est parfaitement dessus, quelques coups de pagaie seront utiles pour descendre de l'autre côté de la vague. Alors ce sera la super glisse ! En réalité cela n'arrive pas souvent. La plupart du temps, la réflexion s'écrase et donc juste après ça colle beaucoup !
Remarque : Il faut vraiment tirer sur la pagaie comme un dératé pour partir avec du ressac qui se prépare à apparaître. Les ratés sont assez trempés surtout quand on a descendu ou décroché du haut de la vague avec un surf qui conduit dans la soupe du rouleau. Ou encore quand on reste collé trop longtemps après la réflexion des rouleaux. Aux environs du milieu de la séquence, on est plutôt dans un creux car derrière il y a un rouleau qui arrive et devant aussi. On finit alors englouti par la constriction des deux. Si vous êtes plus avancé, ça finit en chandelle arrière plus d'autres trucs mais plutôt sous l'eau. Dans le cas où le bateau est plutôt en arrière et en retard, alors ça partira en surf avec le rouleau suivant et on se prendra le rouleau d'en face en pleine figure puis le kayak terminera en chandelle arrière. Cette situation est possible aussi quand on a trop d'avance par rapport au rouleau. Les règles de sécurité seront nombreuses et à gérer avec méthode, logique et circonspection. C'est vraiment la limite de tout ça !
Remarque : En eau profonde il y a souvent un abri près de la falaise mais ce n'est pas pour tout le monde ! Certains américains de la côte Est on une pratique extrême qui les amène à utiliser un modèle de sit-on-top plutôt manœuvrant sur lequel ils sont sanglés. En France, de façon isolée, on entend dire que les jeux dans les cailloux se développent avec les mêmes optiques de challenge que dans les autres pratiques extrêmes.
Plutôt éphémères, les passes changent avec les marées. En fonction de la mer et du sens du vent, les mêmes passes peuvent être simples ou infranchissables. Si on rencontre de nombreuses passes le long d'une côte sauvage, il sera difficile de les répertorier du fait de leur instabilité. Tout bouge… Sauf les rochers !
Le passage des troisièmes degrés courbés :
Environnement : Si l'état de la mer est celui de la situation précédente, il y aura plutôt des rouleaux déferlants et du ressac avec vagues pyramidales. De plus, la passe sera courbée donc l'entrée ne sera pas dans l'axe de la sortie, souvent invisible.
Mise en place : Non seulement il faudra se décaler à l'entrée pour s’aligner sur la ligne de sortie mais il faudra aussi pivoter dans la courbe pour sortir. Dans les passes étroites, il faudra d’abord utiliser la stratégie de l'arrivée de plage au sommet de vague en la combinant avec un frein tournant placé au sommet de la vague pour faire pivoter le kayak dès qu’on est en vue de la sortie. Pour anticiper le plus, il faut que le pivotement soit fait dès que possible et de préférence avant la zone réflexion des vagues. Après il est plus difficile de tourner car le kayak sera soit sur une soupe de ressac soit sur des pyramides.
Variable : Si la passe est large et que cela ne déferle pas, le mieux c'est de partir depuis l'extérieur de l'entrée en surfant vers l'intérieur de la courbe puis de sauter la réflexion en bascule arrière. Une fois celle-ci passée, on relance pour prendre le surf de la vague de ressac devant le kayak tout en favorisant la possibilité de faire lofer le bateau, ceci afin de tourner vers la sortie.
Si la passe déferle, il vaudrait mieux se placer au sommet de la déferlante. Dans certains cas le changement d'angle entraîne un arrêt dans la passe et la perte de la vague. Il vaudrait mieux que cela arrive dans le premier tiers de la passe car il s’y trouve souvent un point mort entre le milieu et l'extérieur du virage
Remarque : Il est difficile de faire de la photo ou du film car ces situations isolées et sauvages ne facilitent pas le reportage. Alors il ne reste que l’imagination…

Sauter par-dessus les cailloux.
Environnement : On peut trouver ces jeux déraisonnables, est-ce une raison pour empêcher les autres de jouer ? En général les bateaux ne supportent pas très bien. Peut-être la pratique va-t elle se formaliser avec du matériel adapté ? En attendant on fait des rayures sur les kayaks de mer qui deviennent des kayaks à tout faire en mer.
Les américains qui semblent un peu plus formels présentent cette discipline en tant que pratique extrême. Equipés de casque, de gants, de combinaison néoprène, leurs bateaux en résine ressemblent à un slalom des années 75 en version sit-on-top. Leur condition de jeu favorite est une vague qui arrive sur le rocher, idéalement dans un goulet où elle va se comprimer et s’élever en un mur vertical.
Mise en place : Pour passer par-dessus le rocher, il faut accompagner la vague avec des marches avant puissantes pour rester à son sommet sans reculer. Il ne reste plus ensuite qu’à dévaler la pente rocheuse en bascule avant pour ne pas talonner et s’associer. Cela revient en fait à refuser une déferlante et ensuite à la suivre sur son sommet. Si le bateau est légèrement en retrait sur le dos de la mousse, il sera très difficile de passer les rochers moyens (80 cm de haut entre le creux de vague et le haut du rocher) sans toucher le rocher au passage. Ce sera même dangereux avec des rochers plus hauts. Si le placement se fait parfaitement sur le haut de la vague, il faudra quand même veiller à ne pas tomber dans le creux de vague. Si c’est le cas il faut refuser le surf en faisant quelques marches arrière.
Remarque : Parfois à l’arrivée, on tombe dans un bassin de bulles où l'eau peu dense oblige le bateau à s'enfoncer. Cette eau molle sous la pale fera fuir l'appui alors attention aux actions intempestives.
Remarque : Parfois on rate son coup et on se pose sur le rocher. Il faudra alors attendre la vague suivante en espérant que sa taille soit à la mesure du besoin !
Au bout d'un sillon, à marée plutôt haute, les surfs sont agréables mais la réflexion des vagues peut être sévère. La stratégie est la même mais les surfs intéressants se situent sur des zones à très forts courants. Les enchaîner devient sportif !
Passer en rase cailloux, c'est comme une arriver de plage avec shore break mais dans des ressacs.
Surf de ressac, mise en place :
1.      ça colle alors vitesse
2.      percutions du surf avec bascule avant
3.      ça surf
4.      saut du ressac
5.      surf du retour de ressac
Dans des ressacs de rocher
Environnement : Selon l'orientation de la vague des jeux d'eau peuvent être faits
Ressac le long d’une paroi rocheuse vertical ou d’une digue.
Environnement : Il faudra monter le plus haut possible en utilisant la vague et en restant perpendiculaire à celle-ci.
Mise en place : Comme d’habitude, cet exercice est pratiqué individuellement pour éviter les collisions.
Variable : Dans un recoin, il faudra bien déterminer avant de se lancer la façon de repartir : en marche arrière, en tournant…
Remarque : Le jeu, l’envie de faire pour le plaisir pousse à la surenchère. C’est à dire pousse à en faire plus que la fois précédente. C’est alors que les expériences se nourrissent et donc la connaissance aussi. L’audace n’en est que plus sollicitée. Donc s’il n’y a pas de bobos, il est probable que les choses se rapprochent du sport extrême. Et là, c’est une histoire personnelle ou c’est la naissance de nouvelles techniques, de nouveaux jeux.
Le sport extrême est réservé à ceux qui ont la technique, qui anticipent sur tout, qui préparent leur sujet au maximum. Il faut aussi que le mental soit là. La seule préparation qu’il y ait pour ça c’est une longue expérience en tout et régulièrement dans la baston. Avoir le plus de contrôle c’est avoir l’expérience donc l’entraînement.

Le surf
Le surf sur les vagues d’un caboteur
Parfois des bateaux à moteur semblent caboter tranquillement et leurs vagues vous semblent un terrain de jeu favorable. En réalité vous devez soupçonner l'usage de « mitraillettes ». En effet, ils sont souvent équipés d'une turlute ou d'un leurre et monté sur une traîne pour attraper du maquereau, des bars ou des morguâtes (poulpes). Alors leurs vagues sont de vrais pièges.

Le Surf sur les vagues de plages

Environnement : Vagues de rivage qui forment un mur, un cœur, une épaule, un rouleau.
Le surf : Il faut du matériel de surf pour débutant, le matériel plus élaboré, vif et instable du fait de son faible volume, est difficile à contrôler.
Quand la vague ferme, qu’elle se transforme en rouleau, il faut prendre appui dans la soupe pour suivre en travers le rouleau jusqu'à la nappe de retour. La même chose peut se faire dans les shore breaks mais ce n'est pas très bon pour la santé. Le pilonnage du kayak sur le sable est violent et dans le cas où l'angle est trop grand et qu'il touche la sable, il peut casser en deux.
Le Wave Ski est un autre moyen de pratique, la pagaie facilite les départs, il est plus facile de se maintenir dans la zone de glisse car la dérive est plus facile à contrôler. Attention, les relations avec les surfeurs ne sont pas toujours faciles, car on est partout, en bas et en haut des vagues, mobiles et vifs, il faut donc veiller à laisser les autres jouer aussi, même si on se demande parfois pourquoi ils restent là en attente !
Bilan : On a de l’eau plein le nez, on se fait brasser comme pas possible au point de se demander si on aura assez d’apnée, on se fait râper sur le fond, on se fait écrabouiller par des trombes d’eau qui nous tombent dessus, et ceci dans un vacarme qui s’entend même dessous, après quelques années de ces jeux dans l’eau froide, on a mal au dos, on a les conduits des oreilles qui rétrécissent (maladie des plongeurs).
Mais bon, il faut bien finir d’une façon ou d’une autre et quand on aime on ne compte pas !

L’approche de la glisse sur vague de mer
L’idée est simple, comme on adore, on cherche à glisser le plus longtemps possible. Il faudra donc trouver des parcours qui allongent le temps de glisse. Pour surfer longtemps sur une vague il faut démarrer pour prendre de la vitesse avec elle puis gérer cette vitesse. Pour ça,  il faut comprendre qu’en descendant on va accélérer spontanément jusqu’au creux qui va nous arrêter puis la vague va nous remonter et éventuellement passer sous le bateau.
Démarrage idéal :
Environnement : Une vague arrive en arrière du bateau
Mise en place : Le kayakiste est placé dans le cœur, en vitesse 0 et en bascule arrière. Il y a accrochage, puis chute vers le bas avec accélération, puis glisse à peu près perpendiculaire à la vague. La position du poids du corps est à ajuster selon le but à atteindre.
Remarque : Si cette situation, dite de la luge, est la plus abordable, la suite demande de l’engagement car elle nécessite que l’on veuille décaler notre corps par apport l’engin pour changer de projet. Ceci est vrai dans toutes les activités de glisse. En effet ce décalage en déséquilibre apparent va obliger le bateau à prendre une autre route, ce qui change notre perspective au dessus de l’engin.
Remarque : Réalisable avec tout type d’engin il faudra surtout prendre en considération la sécurité pour soi et les autres.
Remarque : Idéalement il faut démarrer au bord de la lèvre.
Comment faire durer la glisse ? :
Environnement : Pour augmenter la distance parcourue en surf, il faut se déplacer à droite ou à gauche tout en suivant la vague. Pour cela il faut que le kayak prenne une courbe sans perdre de vitesse. D’ailleurs au moment du déclenchement du virage, il y a une accélération puis ça file mais en décélérant. Donc avant de perdre trop de vitesse il faut en reprendre en relançant ou engager un nouveau virage car ça accélère à nouveau, etc.…
Remarque : Dans le cas d’une pratique en bateau déponté (wave-ski, certains petits sit-on-tops modestes et pas lourds), il faudra s’attacher avec le dispositif prévu de l’engin (ceinture avec boucle de largage rapide).
Remarque : Pour progresser, il faut accepter de tourner les épaules du côté vers lequel on souhaite aller et de se basculer en général sur l’avant.
Mise en place : Quand le bateau est perpendiculaire à la vague et ralentit en approchant  le creux de la vague, placer le poids du corps sur l’avant et tourner les épaules vers un des côtés. Le bateau tourne pour se placer en travers de la vague. A ce moment-là, le tronc retrouve la position de référence.
Le bateau remonte sur le mur, la mousse ou le rouleau de la vague en perdant de la vitesse. Il faut tourner vers le bas de la vague pour reprendre de la vitesse. Engagez l’enchaînement du dérapage comme précédemment en tournant les épaules vers le bas avec une bascule avant et agir avec la pagaie si cela s’avère nécessaire, le bateau se retrouve une fois encore face au creux.
Conseil : Plus les zig-Zags seront amples, plus le surf sera long. Que ce soit le long du mur où la navigation est assez visuelle ou dans la mousse (Il faut y être pour le voir!), les changements de trajectoire se font à des instants clés, sur la lèvre ou dans le rouleau.
Le top du top c’est de faire le changement de trajectoire le plus tard possible. Celui qui est fait dans le sens de la montée peut se faire finalement dans l’air. C’est le fameux aérial.
Remarque : La pagaie servira surtout au démarrage ensuite elle servira à fermer la courbe du dérapage en utilisant les freinages arrière ou le frein avant dans la navigation très poussée. Si en loisir l’amplitude de trajectoire est recherchée pour profiter plus longtemps de la glisse, un compétiteur aura des trajectoires visuellement plus saccadées car son épreuve sera jugée sur le nombre, la qualité et l’opportunité des dérapages.